Michel Dejean

La Peinture Répétitive

La Peinture Répétitive

Construire une oeuvre répétitive, c’est s’inscrire dans un champ illimité et indéterminé. C’est travailler dans l’espace et le temps à une oeuvre inscrite dans notre esprit. C’est ne pas créer une nouvelle image, mais une page toujours renouvelée.

La trace répétitive sur une toile est un exercice en temps réel. En créant le rythme on ‘’donne‘’ son temps, on donne également un morceau de vie, mais aussi un peu de son intériorité.
Si mon esprit se fonde sur la beauté de la nature, il y a un peu de chance, parfois, pour que mon pinceau diffuse de cette beauté. 
Créer de la beauté est la source du bonheur

Quand je trace un cercle avec mon pinceau sur une toile, je dépose également un peu de mon énergie. C’est cette énergie latente qui reste sur la toile. La répétition du geste provoque une accumulation d’énergie, créant ainsi un espace communiquant. L’énergie que je donne est une partie de l’énergie que j’ai reçue.
L’égo du peintre est enfermé dans cet espace et lui permet de se libérer. Créer une oeuvre c’est transmettre une partie de soi.
Le rythme tracé sur la toile crée un mouvement vital. Regarder une toile c’est profiter de ce mouvement vital.
Comme dans la musique de Bach, la peinture répétitive est organique, elle est le développement d’une cellule initiale.

La conscience de l’instant

La conscience de l’instant est une saveur d’éternité.
La peinture répétitive nous fait accéder à cette conscience de l’instant. Elle en est le chemin. L’instant est une conscience de vie, c’est la manifestation de la preuve du bonheur.
Par notre travail relié à notre esprit, on peut cultiver le bonheur, accéder à l’harmonie.
Répéter les mêmes gestes nous protège et nous fait oublier l’inconsistance du chemin. C’est un acte qui
‘’colore’’ le présent, nous renforce et nous fait demeurer dans un actif élu. C’est aussi marcher constamment dans ses propres traces, affirmer son sillon, approfondir ses recherches et écouter les battements répétitifs de la vie. Etre là avec soi, qu’avec soi.

Le temps suspendu 2016

Acrylique sur toile

Taille: 160 x 160 cm   

Au coeur de l’illimité

Il faut apprendre à ne pas faire. Il faut freiner les propositions de notre esprit et choisir le minimum réponse. Le style doit être simple.
L’art est un pont entre ce que l’on est et ce qu’on s’applique à vouloir donner. Un jeune arbre fait sa place en posant ses branches en tout sens, c’est le printemps, c’est l’heure des apprentissages.
Un vieil arbre tranquille n’a rien à prouver, il reste dans son espace il attend sereinement l’hiver. A un âge avancé, la faible production permet d’aller dans des profondeurs inconnues, dans les abysses profonds de soi-même.
Il faut rester en alerte pour trouver sa propre personnalité, c’est difficile car souvent on se sent perdu.
L’idée de pure perte de soi, vers la clarté.

La toussaint 2016

Acrylique sur tôle d’aluminium

Taille: 25 x 25 cm

Acrylique sur tôle d’aluminium 2016 Michel Dejean

Le désir

Au delà de notre finitude, par delà la nuit, un jour nouveau encore, comblé par nos matins insignifiants.
Un désir de lumière, une source nouvelle, retrouver la marée montante toujours renouvelée, vers la clarté.
La répétition est un acte de discipline mais aussi un acte libérateur qui permet l’approfondissement de la conscience d’être là. Le résultat de cet acte de peindre permet de créer une oeuvre au delà mais dans le champ classique.
C’est l’énergie sacrifiée qui écrit une nouvelle voie. Il n’y a pas de retour en arrière possible. Du point zéro, on arrive au plein sans finalité. Le plein de la toile correspond à un vide intérieur. 
La beauté naît de ce décalage.
On ne montre rien, on n’apporte que le décalage, on crée une ouverture. On ne peint rien sauf le vide. 
Une grande toile si bien remplie est un hommage au vide, elle essaye de l’apprivoiser tout en le respectant.
Le champ du vide vers la clarté.

Suite de 8 toiles

Acrylique sur toile

Taille: 160 x 160 cm    

Acrylique sur toile Michel Dejean

La peinture permet de s’immiscer au delà



On marche tous sur un long chemin mais il est nécessaire parfois de le quitter pour marcher seul.Le chemin de la création se fait seul.




Suite de 5 toiles

Acrylique sur toile

Taille: 160 x 160 cm
Acrylique sur toile 160 x 160 cm Michel Dejean

Une oeuvre d’art est une chose vivante

Lorsqu’on doit la faire vivre au coté d’autres oeuvres, dans une galerie ou dans un lieu habité, très souvent on ne tient pas compte du lieu 
des autres oeuvres. On génère ainsi une situation de conflit, mais alors pourquoi sacrifier deux oeuvres d’art qui ne s’accordent pas.
Grâce à son environnement l’harmonie qu’elle dégage se développe, mais aussi peut être anéantie, anéantir l’espace où elle se pose et anéantir l’artiste et son message.

Oeuvre unique

Acrylique sur toile

Taille: 160 x 160 cm
Acrylique sur toile 160 x 160 cm Michel Dejean

La solitude

Lorsqu’on travaille dans l’atelier, on vit un sentiment de solitude. Mais cette solitude est nécessaire et permet une solidarité avec la toile. Alors notre égo s’estompe et le sentiment de solitude disparaît. Le travail répétitif permet un dialogue avec soi-même, permet de retrouver son équilibre intérieur, paisible.
La toile est un autre et peu à peu devient nous.

Partitas (Hommage à Bach)

Suite de 6 toiles

Acrylique sur toile

Taille: 160 x 160 cm

Acrylique sur toile 160 x 160 cm Michel Dejean

Un ciel de mer

Vivre avec la beauté est le plus beau des cadeaux que nous puissions nous faire.
La peinture jour après jour se nourrit de nos vies. Elle est le reflet de nos âmes, comme le reflet dans un lac de la réalité d’un paysage, un reflet plus réel encore.
Nous savons qu’au bout de notre vie nous arrivons à l’impossible, le projet de celle-ci est de nous donner la force de nous accorder avec l’impossible. L’art est l’acte d’accomplir et non l’accomplissement, trouver une méthode pour se réaliser, trouver l’accord entre la main et l’esprit.
La beauté est une leçon de bonté et vice versa.
Une peinture est une lettre d’amour que l’on écrit, mais sans espoir de recevoir une réponse en retour.

Un ciel de mer 2021

Acrylique sur toile

Taille: 160 x 160 cm

Un ciel de mer 2021 Acrylique sur toile 160 x 160 cm Michel Dejean

Toussaint

Le regard fatigué, je pose mon pinceau. Mon travail me reflète ma propre lumière,

il m’arrache à la peur. Il me dit mes propres secrets, je renais à la source de sa musique et son chant.

Pour se construire à l’intérieur d’elle-même, la peinture devrait être dégagée de la
culture et de l’histoire.

Je voudrais dire de la façon la plus douce possible, abolir même la parole
pour ne laisser que son raffinement.

Toussaint 2022

Acrylique sur toile

Taille: 160 x 160 cm

Toussaint 2022 Acrylique sur toile 160 x 160 cm Michel Dejean

Printemps

Je peins pour me taire
Encore et encore
Entrer dans la demeure des mots
pour que les mots en nous demeurent.

Le silence est insaisissable
Il est des toiles comme des fleurs où les mots n’ont pas de prise Seules les couleurs y sont de mise.

Un tableau est une flamme pour avoir moins froid pour être moins seul,
pour communiquer avec soi-même.

Tous les livres du monde ne donnent que des mots, pas de l’amour.

Printemps 2023

Acrylique sur toile

Taille: 150 x 150 cm

Printemps 2023 150x150cm Acrylique sur toile Michel Dejean

Nuit et Jour

Sous nos crânes enfouis restent nos chants, nos couleurs, nos gestes répétés, tous dansent maintenant en souvenirs mêlés.
Mon coeur je l’ai laissé sur terre, qu’il serve encore un peu pour ceux qui n’en n’ont pas.

Ma fille tu me connaîtras longtemps après, tu devineras ma douleur de t’aimer et je devinerai ta douleur de l’absence.

Nuit et Jour 2022

Acrylique sur Bois

Taille: inconnue

Nuit et Jour 2022 Acrylique sur Bois Michel Dejean

Nuit et Jour II



La discipline doit donner de la dignité à un tableau Guo Xi (11eme siècle).

A seize ans où je fus mordu et depuis toujours blessé par l’art,
naît donc à ce moment le livre personnel de la peinture qui n’en finira jamais.

C’est depuis lors une humeur mélancolique.

Une bienheureuse solitude qu’engendre la peinture
mais nous amène dans la dépossession de soi.

La peinture naît à une distance infinie de nous et fini par s’absenter nous laissant avec elle qui n’est plus là.

Ce manque perpétuel nous permet à notre tour de nous perdre en elle, comme si la faim en mangeant ne pouvait jamais être rassasiée.

C’est bien là un objet insaisissable, une cause sans fin à poursuivre ce qui nous fuit. On vit alors la moitié de tout, sans que cela ne se voit.

« J’avoue de bonne foi, préférer ce qui me touche à ce qui me surprend » François Couperin.

La peinture doit avoir une part retrospective et prospective.

Elle doit fuir la part de l’ombre, diriger notre regard vers la lumière, vers celle qui subsiste à l’intérieur de nous.

Nuit et Jour II

Acrylique sur toile

Taille: 320 x 80 cm

Nuit et Jour II 2021 320x80 cm Acrylique sur toile Michel Dejean

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